Avancé

Gustave de Beaumont, projet de revalorisation

Peintre aujourd'hui méconnu, mais célèbre et respecté de son vivant, Gustave de Beaumont fait état d'un important corpus. Sa production éclectique aussi bien en termes iconographiques que techniques le présente comme un peintre capable de passer aisément de la peinture de chevalet aux oeuvres monumentales tout en maîtrisant à merveille l'aquarelle. Les oeuvres de l'artiste sont aujourd'hui en majeure partie conservées dans les archives familiales, ainsi que chez plusieurs collectionneurs privés. On en dénombre également quelques-unes dans les collections d'institutions muséales notamment au Musée d'art et d'histoire de Genève ou encore dans la Collection de la Confédération Helvétique à Berne.

L'ampleur du corpus et sa dispersion à travers les divers lieux de conservation ont rendu nécessaire la création d'une base de données numérique servant d'outil à la recherche scientifique. En 2018, en parallèle de son mémoire de Master sur la trajectoire de Gustave de Beaumont, Coraline Guyot, aujourd'hui historienne de l'art, a développé le présent catalogue numérique pour pallier le manque d'informations sur le peintre.

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Actualités

En 2020, l'oeuvre Les enfants du pêcheur célèbre ses 130 ans !

Durant l'été 1890, Gustave de Beaumont se rend à Tourronde. Ce village du côté français offre un accès privilégié aux rives du lac Léman. Pendant plusieurs semaines, le peintre quitte sa famille chaque dimanche soir pour loger dans la chambre d'une modeste pension. Il y réalise une toile Les enfants du pêcheur. Accompagné de son ami Frédéric Dufaux (1852-1943), de Beaumont travaille différentes scènes susceptibles d'intégrer son tableau final.

Les échanges de correspondances qu'il entretient avec son épouse nous racontent les journées de travail. La reprise de la pêche bat son plein lors de son séjour à Tourronde et lui offre une nouvelle source d'inspiration, il y découvre la beauté dans sa forme la plus pure. Sa toile, d'un format impressionnant représente : " une famille de pêcheurs, des enfants qui jouent pendant que le père raccommode ses filets". Tout en légèreté la composition nous invite à découvrir la douceur d'une après-midi au bord du lac où rires d'enfants s'entremêlent au rythme des travaux des pêcheurs.

Aucune information ne subsiste sur le contexte de création de cette oeuvre. Aujourd'hui encore, nous ignorons s'il s'agissait d'une commande ou d'une création personnelle du peintre. En 1967, Mme Racheter, veuve d'Edmond Racheter, maire de la commune de Bellevue de 1937 à 1962, fait don de cette oeuvre à la Mairie. Dès lors, la composition prend place dans le bâtiment Colovracum. 


Pour commémorer les 130 ans de sa création, la Mairie de Bellevue projette de restaurer ce bien et de lui offrir un nouvel écrin au cours de l'année suivante.





Les enfants du pêcheur, 1890, huile sur toile, 138.5 x 198 cm, Genève, Mairie de Bellevue, Bâtiment Colovracum.




Gustave de Beaumont et l'Exposition Nationale
Genève, 1896


En février 2018, une découverte formidable et émouvante bouleverse le monde de la recherche en histoire de l'art. Une équipe de chercheurs de l'Institut des sciences de la comunication et du Digital Lab de l'université de Bâle, portée par le docteur Hansmartin Siegrist, retrouve une petite séquence de film montrant le peintre Ferdinand Hodler déambuler dans les rues de Genève à l'occasion de l'Exposition nationale de 1896.


Ces quelques secondes de film proviennent d'une réalisation du suisse Lavanchy-Clarke, l'un des premiers à avoir obtenu une licence des frères Lumières. L'étude des nombreuses séquences de film, qui se déroule en majeure partie dans le village suisse de l'Exposition, a permis d'établir des relations entre de nombreux protagonistes du film et les peintres suisses célèbres de l'époque. Véritable travail de titans, le projet 50 sekunden Basel 1896, a également révélé la présence de Gustave de Beaumont, dans le film 313 Rentrée à l'étable, se promenant aux côtés de Max Leu (1862-1899) et Emil Beurmann (1862-1951).


Après son implication comme membre du jury dans l'Exposition universelle de Paris en 1894, Gustave de Beaumont décide de rentrer avec sa famille s'installer à Genève. Sa ville natale lui manque et il y puisera désormais une foule de motifs allant des scènes de marchés aux vues douces et délicates du lac Léman. Motifs qu'il présente tout naturellement à l'occasion de l'Exposition nationale de 1896 pour laquelle il envoi Petit-Lancy près de Genève, Au bord de Genève, Fin de journée (septembre) et Départ des pêcheurs.


Sa présence sur les films de Lavanchy n'a donc rien d'étonnant puisqu'il s'agit précisément du jour du vernissage de l'exposition d'art moderne qui présente quatre oeuvres du peintre. Pour ses travaux, il obtient d'ailleurs une médaille d'argent et une de bronze.


Montage réalisé par Hansmartin Siegrist, détail du passage de Gustave de Beaumont, sur la droite de la vidéo. Il se décale et se retourne pour voir passer le cortège. Séquence du film 313 Rentrée à l'étable, réalisé en 1896

                                            

Essai d'overlay réalisé par le Dr. Hansmartin Siegrist avec des photographies de Gustave de Beaumont
et une séquence du film 313 Rentrée à l'étable, réalisé en 1896.
                                                
Carte d'artiste du peintre pour l'Exposition nationale de Genève, 1896,
Association des amis de Gustave de Beaumont