|
Henri Maximilien,
père de Gustave |
Gustave de Beaumont est né à Genève en 1851, d’une famille protestante d’origine française réfugiée dans cette ville depuis 1711.
Son père Henri Maximilien (1819-1898), fondateur de la Société de Géographie de Genève (1858), avait beaucoup voyagé notamment en Russie et en Algérie et par ses contacts avec ses collègues géographes et les divers congrès internationaux, se trouvait mêlé aux grands événements de l’époque.
Sa mère Blanche de Budé était une descendante directe du célèbre Helléniste, Guillaume Budé,(1467-1540) ami de François Ier et fondateur du Collège de France (1530).
Gustave était leur deuxième fils, d’une famille comportant six enfants. Une volumineuse correspondance atteste d’une vie familiale dense et riche affectivement. |
|
Blanche de Budé, mère de Gustave
|
|
|
Portrait peint par G. de Beaumont de son
camarade d'étude, Ferdinand Hodler, 1877
33 x 24 cm |
|
Jeune homme, Gustave fait ses études secondaires avec son frère Aloïs au pensionnat d’Hofwil en Suisse allemande, puis il étudie le dessin à l’Ecole des Beaux Arts de Genève sous la direction du peintre pédagogue Barthélemy Menn(1815-1893), où il rencontre un autre élève Ferdinand Hodler (1853-1918). Enfin en 1875, il complète sa formation à Paris, dans l’atelier de l’orientaliste Jean-Léon Gérôme (1824-1904). Il fréquente le Louvre où il copie des grands maîtres. |
|
Paris atelier de Gérôme - 1875
|
|
|
Après une période de service militaire, il voyage en Italie, en Espagne et en Hollande. Il nous est resté de ces voyages de nombreuses toiles et croquis. |
|
Rome, le Colisée
|
Espagne, Tolède
|
|
|
Convoi de mules en Espagne |
|
|
Justine de Saugy, épouse de Gustave |
Gustave de Beaumont se marie en 1887 avec Justine de Saugy, vaudoise, dont la famille vit dans les vignobles de Mont-sur-Rolle, à Malessert. Ils auront cinq enfants. Là encore l’atmosphère familiale est chaleureuse. Le peintre est très entouré par l’affection de ses proches.
Sa famille lui servira de vivier pour l’exécution de portraits d’enfants, pleins de charme et de vivacité. Son amour pour les siens transparaît dans ces images. Voir aussi Oeuvres : Les enfants. |
|
|
Ils habitent plusieurs années à Paris. Gustave parcourt la ville, ses rues, ses parcs, le Luxembourg et en revient avec une moisson d’images prises sur le vif et rendues d’une palette claire : nurses avec enfants, coiffées de leurs bonnets en conversations animées, les Tuileries, les théâtres, le cirque, la vie élégante, les fiacres à la rue de la Paix, les fortifications. Evocation d’une époque heureuse par un observateur avisé et attentif aux détails, qui nous livre des notations précises et toujours justes. |
|
Au théâtre
|
Scène de rue, nurses et enfants |
|
|
Etude pour le plafond de l'escalier du Grand Théâtre
|
De retour dans sa ville natale il entame une carrière très genevoise. L’Etat lui commande : la décoration du plafond de l’escalier du Grand-Théâtre (1879), la restauration des fresques de la chapelle des Macchabées dans la cathédrale de Saint Pierre (1886-87), les fresques de l’Arsenal (1891-93), la décoration de la salle des fêtes de la mairie des Eaux-Vives (1909-11), la restauration des fresques de l’église de Saint Gervais, et celles de la Salle du Conseil d’Etat à l’Hôtel de Ville (1901). Voir aussi Oeuvres décoratives. |
|
Etude pour une fresque de l'Ancien Arsenal
|
Etude pour la mairie des Eaux-Vives |
|
C’est Genève qui est son point d’attache, il nous donne de nombreuses vues de sa rade (voir aussi Oeuvres Rade de Genève et lac Léman), avec ses grandes barques à voiles chargées de pierres, ou encore de la Treille, promenade de la Haute Ville, sur laquelle là aussi, jouent des enfants, surveillés par des nurses attentives.
Il croque les scènes de marchés (voir aussi Oeuvres Les marchés), ceux du blanc et des draps, des pommes de terres, des légumes: paysannes savoyardes apportant leurs denrées dans leurs habits typiques, marchandages à l’étal, pesage des achats ; les yeux émerveillés d’une jeune mère, serrant son enfant dans ses bras, devant la robe de ses rêves, que ses pauvres moyens ne lui permettront pas d’acquérir. Une quantité d’observations détaillées avec exactitude, qui n’ont pas vieilli et qui donnent un éclairage toujours vivant sur ces périodes révolues. Un travail acharné, que montrent ses carnets de croquis, ses multiples esquisses, lui permet de trouver le trait juste, la pose adéquate et l’ensemble harmonieux de ses compositions. |
|
|
|
Marché aux draps |
Enfants jouant sur la Treille |
Déchargement d'une barque |
|
|
|
Gustave de Beaumont a aussi eu des activités d'illustrateur (par ex.: Croquis Genevois 1886, Album Genevois 1901, l'Escalade 1902, le Geste d'Alphonse Revilliod 1904).
Sous le nom de Gus, il a travaillé comme caricaturiste. Il subsiste notamment un projet de caricature non daté intitulé : "Tir Fédéral - Préparatifs du Banquet officiel." détenu par le Musée d’Art et d’Histoire de Genève (MAH).
Enfin, il s'est interessé à l'art de l'affiche telle celle qu'il a exécuté pour une pièce de théâtre historique: la REINE BERTHE. |
|
Exemple d'illustration. |
Exemple d'affiche. Copyright©Bibliothèque de Genève
|
|
|
 |
|
Ses dernières années sont assombries par le poids de la Grande Guerre. Comme Hodler, Beaumont manifeste sa répulsion face aux agissements de l’armée allemande lors du bombardement en septembre 1914 de la cathédrale de Chartres.
Son banquier ayant garni son portefeuille d’emprunts russes, il aura des revers financiers et devra commencer à penser à vivre de sa peinture, il mourra ruiné.
Discret et évitant de se mettre en avant, Gustave de Beaumont a mené une vie de travail, entouré de l’amour de sa famille et son œuvre tout entière prouve le bonheur qu’il a eu à mener ainsi sa carrière, sans se soucier des critiques et des faveurs de la mode, ni de se hisser sur le devant de la scène. |
|
|